Le web3, au fait, c’est quoi ? 

Publié par Emré Sari le 15 novembre 2022

Le web3. Vous avez sans doute vu fleurir ce terme sur des blogs de geeks, dans des articles de presse, dans des discussions pros et persos… Même la très sérieuse Harvard Business Review s’intéresse à sa définition.

Encore un concept marketing ? Pas vraiment. A la base, le terme est très politique. C’est en 2014 que le mot émerge sur un article de blog de Gavin Wood. Il est l’un des fondateurs de la célèbre cryptomonnaie Ethereum (deuxième plus grosse capitalisation derrière le Bitcoin). Le développeur répond directement aux révélations d’Edward Snowden -sur la surveillance globale de nos “alliés” américains- qui ont commencé un an plus tôt. Wood l’appel d’ailleurs aussi le web “post-Snowden”. Il théorise un système avec “un registre public pour les informations publiques”, et dans lequel les infos privées ne sont jamais révélées. Car “aucun gouvernement ou organisation ne peut raisonnablement être digne de confiance”, écrit-il.

Le Bitcoin, lui aussi, répondait à un besoin politique de désintermédiation après le krach boursier de 2008. Son mystérieux fondateur, Satoshi Nakamoto, écrit que son “coin” serait “une version purement « peer-to-peer » de la monnaie électronique (…) sans passer par une institution financière”. Il fait sa profession de foi dans son whitepaper (sorte de manifeste pour les projets cryptos), qui date d’octobre 2008, soit un mois après la faillite de Lehman Brothers.

Web3 pour Cryptos, NFT, métaverses

Aujourd’hui, on regroupe communément sous le terme web3 : les cryptomonnaies, les NFT et les métaverses. Soit : des nouvelles monnaies, de nouveaux objets et de nouveaux espaces. Les NFT sont des objets numériques dont le titre de propriété est enregistré dans une blockchain. Et les métaverses sont des espaces virtuels, plus ou moins calqués sur le monde réel, où les interactions et les échanges s’effectuent via des cryptomonnaies et des NFT.

A mesure qu’il se répand, le web3 s’éloigne de son idéal de décentralisation pour constituer des opportunités business pour des entreprises. Par exemple, des acteurs prennent le contrôle sur les échanges de crypto (comme Binance ou  crypto.com) sur les NFT (avec Open Sea) et sur les métaverses (avec Meta). Au 13 novembre, l’ensemble du marché crypto pesaient 819 milliards de dollars de capitalisation pour un volume quotidien de 55 milliards. Et en 2020, l’Université de Cambridge estimait à 101 millions le nombre de détenteurs de cryptomonnaies dans le monde.

Femmes dans le numérique : la parité encore loin

Publié par Emré Sari le 20 juillet 2022

“C’est un monde d’homme” pourrait se lamenter James Brown à propos du numérique, si les nouvelles technologies existaient déjà dans les années 1960. En 2017, les femmes dans le numérique ne représentaient que 23% des postes, alors que le sexe féminin compte pour 42% de l’ensemble des cadres (Insee). Aujourd’hui, la part des femmes dans le numérique aurait un peu augmenté, à 30%… Pourtant, le secteur est porteur : entre 2009 et 2020, 179 000 postes ont été créés (Talents du numérique*).

Plus surprenant encore, dans des pans du numérique en apparence plus ouverts, comme l’entrepreneuriat, la part des femmes plafonne encore plus bas. En France, seules 5 % des startups fondées depuis 2008 compte une équipe 100 % féminine, et 10 % une équipe mixte (SISTA/Boston Consulting Group, 2019). 

Des femmes pionnières dans le numérique

Pourtant, au début du XXe siècle, les femmes ont joué un grand rôle dans l’évolution des technologies informatiques. Ada Lovelace a créé le premier algorithme exécuté par ordinateur. Grace Hopper a conçu avant les autres un compilateur pour la programmation du langage. En outre, Harvard Computers, un groupe de femme mathématiciennes qui travaillait pour la NASA est parvenu à des découvertes majeures en astronomie.

A cette époque, les femmes faisaient jeu égal avec les hommes. Mais au fil des décennies, lorsque le métier a pris de la valeur, les hommes ont conquis la majorité des postes. 

Heureusement, des initiatives existent pour inverser la tendance. Chloé Hermary, par exemple, a créé Ada tech school -en hommage à Ada Lovelace-, un système d’éducation alternatif ouvert aux femmes. Le groupe Femme@numérique a pour objectif la féminisation des filières des métiers numériques. Delphine Remy-Boutang, entrepreneure et business angel, a fondé la JFD, Journée de la Femme Digitale, tous les 17 avril, et créé la fondation Margaret, inspirée de Margaret Hamilton, codeuse et développeuse de logiciels de la NASA, qui offre chaque année un prix à des femmes entrepreneures.

Des initiatives qui devraient permettre de résoudre ce paradoxe, relevé dans l’étude Sista/BCG. En France, les startups féminines ont 30 % de moins de chance de trouver des financement parmi les principaux fonds de capital-risque. Pourtant, elles rapportent 2,5 fois plus.

Sources

https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/4126588/NUM19_D1_metiers.pdf

* Les talents du numérique fait dialoguer 70 établissements de formation au numérique, avec 2 850 entreprises, PME, ETI et grands groupes.

Les collectifs freelances, nouvelle liberté

Publié par Emré Sari le 7 juin 2022

Vous restez chez vous… ou vous arrivez à l’heure qui vous arrange. Surtout, vous partez tôt. Et vous profitez de tout un tas de “collègues” -que vous avez choisis- prêts à vous refiler du boulot et à vous aider. A bien des aspects, les collectifs de travailleurs freelances et indépendants cochent beaucoup de cases d’une nouvelle utopie du travail. Un cadre d’entreprise auquel on aurait ajouté la liberté.

Les collectifs de freelances multiplient les chances de trouver une mission puisque chaque indépendant amène son réseau de prospects. Les leads sont aussi plus faciles à convaincre s’ils recherchent une prestation protéiforme : copywriting et développement de sites web, UX design et developpement d’application… En clair, les freelances travaillent en synergie et proposent une palette d’atouts étendue, flexible, recomposable…

Les collectifs résolvent aussi un paradoxe du free-lance : se spécialiser pour trouver plus de clients mais, en même temps, se fermer à beaucoup de prospects puisqu’on ne peut pas répondre à tout. groupés ensemble, les freelances concurrencent ainsi les agences de marketing multicompétences… pour des coûts souvent bien inférieurs.

Les collectifs de freelances, une protection

Et puis, la vie de freelance est belle parce qu’imprévisible. Mais elle peut parfois faire souffrir. Des coups durs peuvent abîmer la santé mentale du freelance. Contrat raté, attente interminable et stressante de clients, ou clients qui ne payent pas…Quel freelance ne s’est jamais pris une “carotte” ?

Ensemble les freelance sont plus forts. A plusieurs, c’est plus facile d’entamer d’éventuelles procédures ou de faire intervenir une tierce personne. Et les mauvais payeurs ont toujours plus de mal à s’en prendre à un collectif qu’à une personne isolée. Les collectifs les plus organisés ont même créé une caisse commune pour financer un avocat.

L’usage du Collectif passe dans les habitudes. Un site comme Collective vend uniquement aux sociétés collectif entier. Et le célèbre Malt propose aussi des pages dédiées aux freelances en groupe.